Une diversité de régimes fonciers dès l'Empire romain

20221108 Code agraire romainGérard Chouquer, historien de la propriété et du cadastre (1), responsable à la MSHE de l’action « Normes et pratiques foncières et agricoles dans le monde », qui constitue également l’une des séries de la collection des Cahiers de la MSHE, a récemment publié Code de droit agraire romain. Référents antiques pour le pluralisme et les anciens régimes fonciers aux éditions Publi-Topex. Un ouvrage qui fait écho aux travaux que le chercheur mène à la MSHE.

Explications avec Gérard Chouquer.

L’ouvrage restitue un corpus de droit élaboré pendant la colonisation romaine par les agrimensores, les arpenteurs romains. Vous le qualifiez de « droit des "conditions" et des "controverses agraires" ». Pouvez-vous présenter ce code ?

Approches innovantes pour étudier les dynamiques de territoire dans la durée

20221028 archaedynLe premier volume de Archaedyn. Dynamique spatiale des territoires de la Préhistoire au Moyen Âge vient de paraître aux Presses universitaires de Franche-Comté dans la collection des Cahiers de la MSHE sous la direction de Estelle Gauthier, Murielle Georges-Leroy, Nicolas Poirier et Olivier Weller (1). L’ouvrage rend compte des résultats du programme de recherche Archaedyn mené à la MSHE depuis 2005, sous la responsabilité de François Favory et Laure Nuninger, d’abord dans le cadre d’une ACI (action concertée incitative) puis d’un contrat ANR (agence nationale pour la recherche) (2). Ce premier volume restitue deux ateliers du programme Archaedyn : « aires d’approvisionnement, terroirs et finages » et « circulation des matières premières et des produits ».

Présentation avec les chercheurs.

Des bénévoles aux côtés des chercheurs dans les Vosges saônoises

202210012 ARESACChercheurs et bénévoles main dans la main pour inventorier les bornes royales dans les forêts des Vosges saônoises, et avec elles analyser les usages des espaces forestiers depuis 300 ans. Cette collaboration déjà mise en œuvre à la MSHE dans les années 2010 (1) se renouvelle avec l’action « Bornes royales et héritages culturels et environnementaux dans les forêts des Vosges saônoises », sous la double responsabilité de Emmanuel Garnier, directeur de recherche CNRS spécialiste de l’histoire de l’environnement au laboratoire Chrono-environnement et Daniel Daval, archéologue bénévole et président de l’Association de recherche et d’étude des sites archéologiques comtois (ARESAC).
Implantées vers 1730 en Franche-Comté, les bornes sont des blocs de grès ornés des armes du roi de France, trois fleurs de lys sculptées en bas-relief, servant à délimiter des parcelles forestières. « Le bois présente un intérêt économique important pour le royaume de France, pour la construction navale et l’industrie notamment – explique Daniel Daval. L’administration royale veut donc protéger cette ressource en la soustrayant aux usages locaux traditionnels. C’est la raison d’être du bornage. » L’archéologue bénévole est le responsable scientifique des prospections archéologiques sur le terrain.

Faculté dehors: retour sur une expérience de recherche-formation

20220926 faculte dehorsAu cours de l’année 2021-2022, des élèves de CM1/CM2 de l’école de Nancray ont fait classe un après-midi par semaine dans la doline du parc du musée des Maisons comtoises. Des étudiants de sociologie et anthropologie les ont suivis et ont mené une enquête ethnographique, sous la direction de Sophie Némoz, maîtresse de conférences au LaSA (1), pour comprendre comment enfants et adultes vivaient cette expérience. Leur travail a donné lieu à l’exposition Devenir avec les autres par-delà les humains visible du 19 mai au 4 juillet 2022 au musée des Maisons comtoises de Nancray.
Retour avec Sophie Némoz sur le projet « Faculté dehors » (2).

« Faculté dehors » fait écho à l’« école dehors » qu’ont vécue les élèves de CM1/CM2. Pouvez-vous revenir sur l’origine du projet et expliquer les objectifs qu’il poursuivait ?
Je me suis lancée dans cette initiative en 2021. En tant qu’enseignante-chercheure, articuler la recherche et la formation, c’est presque une évidence ! Au départ, je les ai associées dans différents masters où j’ai enseigné, que ce soit à l’étranger ou en France, au sein du master international sur les éco-innovations (3) par exemple. Puis, au Laboratoire de sociologie et d’anthropologie, j’ai été élue en 2017 responsable des formations de licence 2 et de licence 3 pour le département pédagogique. Auprès des étudiants de premier cycle, j’ai porté plusieurs projets de recherche que je menais avec la MSHE (4).

Nouveaux GPS à la plateforme SHERPA

20220913 STONEXLa plateforme technologique SHERPA a fait l’acquisition de deux nouveaux récepteurs GPS différentiels Stonex S850A, grâce à un financement de la Région Bourgogne-Franche-Comté.

Il s’agit d’une solution de positionnement par satellite GNSS RTK (Global Navigation Satellite Systems, Real Time Kinematic).
Le système reçoit via le réseau de téléphonie mobile des données de correction envoyées par des stations de référence. L’intégration de ces données supplémentaires permet de corriger en temps réel les erreurs de positionnement du récepteur GPS et ainsi d’améliorer la précision des mesures, qui peuvent être infracentimétriques en milieu ouvert. Le système prend en charge la réception simultanée de plusieurs constellations satellitaires, parmi lesquelles GPS, GLONASS, GALILEO et QZSS, permettant d’optimiser la disponibilité et la fiabilité de la solution RTK.
Le récepteur est contrôlé au moyen d’une tablette durcie, offrant également une visualisation des mesures sur un fond de carte préalablement choisi, ou sur des orthophotos satellitaires ou plan OpenStreetMap téléchargeables via l’application. L’ensemble des données sont ensuite exportables aux formats .shp ou .csv.

Regard de chercheurs en sciences humaines sur une boite à outils d’ingénieurs

202207013 TMSComment transmettre sur plusieurs milliers d’années ? C’est la question que posent les projets de stockage en couche géologique profonde des déchets hautement radioactifs et à vie longue, développés dans différents pays. En effet, si ce mode de stockage répond à la double volonté de soustraire des déchets très dangereux aux aléas des actions humaines et d’enfermer la radioactivité le temps de sa décroissance, il suppose également de transmettre la mémoire des sites aux générations futures. La question intéresse aussi Laetitia Ogorzelec, professeure de socio-anthropologie au LaSA (1) : « cet effort-là pour penser la transmission sur le temps long est très intéressant pour nous, socio-anthropologues qui essayons de comprendre comment les institutions humaines durent dans le temps, comment il est possible de produire de la continuité et de la durée… ». Avec cet intérêt de recherche, Laetitia Ogorzelec a répondu à une demande de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), chargée du projet « Cigéo » (2) en France.
La commande de l’Andra – intégrée à l’action de recherche TMS (3) – consiste en l’analyse de la « boîte à outils » que les agences concernées par ce type de projets ont développé dans le cadre d’un programme international (4).

Parution: ARCHAEDYN Dynamique spatiale des territoires de la Préhistoire au Moyen Âge

20220707 Archeadyn ARCHAEDYN
Dynamique spatiale des territoires de la Préhistoire au Moyen Âge -
Volume 1
Estelle Gauthier, Murielle Georges-Leroy, Nicolas Poirier et Olivier Weller (dir.)
Avant-propos de François Favory et Laure Nuninger

L’objectif de cet ouvrage est de publier les résultats de la recherche lancée en 2004 dans l’ACI « Espaces et territoires » et poursuivie dans le cadre de l’ANR, en 2008. Ce programme de recherche a porté sur la dynamique spatiotemporelle des territoires, abordée dans la longue durée, du Néolithique au Moyen Âge, selon différentes thématiques et dans plusieurs microrégions de France et d’Europe. Ce volume présente les résultats de deux axes de recherche : la « dynamique des finages dans la longue durée » (Antiquité, Moyen Âge) et les « dynamiques de circulation et de consommation de produits bruts et manufacturés » (Néolithique, âge du bronze).

Les habitants de Bourgogne-Franche-Comté face à la transition socioécologique, volet 2

20220617 OTSE« La transition ne se fera pas sans les citoyens ! » – prévient Cyril Masselot, responsable de l’Observatoire de la transition socioécologique (OTSE) porté par la MSHE (1). Comprendre et mesurer le niveau de résilience des populations et des territoires est alors un enjeu essentiel. Dans quelle mesure sommes-nous en capacité d’adapter nos modes de vie pour les rendre soutenables écologiquement ? Répondre à cette question est l’un des objectifs de l’OTSE. L’étude menée en 2020 auprès d’un échantillon représentatif des habitants de Bourgogne-Franche-Comté (2) a permis de décrire les éco-comportements (lire volet 1) et également de représenter la structure de la population régionale au regard de la transition, à travers une typologie des répondants.

Pour ce faire, Cyril Masselot et Nanta Novello Paglianti (3), ont conduit l’analyse de manière partenariale, à l’instar de l’ensemble du dispositif d’étude, associant chercheurs, acteurs associatifs et acteurs territoriaux (4) lors d’ateliers thématiques. Ensemble ils ont interprété les sept classes de profils des répondants, issues de l’analyse factorielle de correspondance (AFC) produite par les chercheurs.20220617 OTSE AFC
Les profils sont déterminés informatiquement à partir de l’ensemble des données recueillies (comportements et caractéristiques sociodémographiques) et organisés dans un espace orthogonal (voir schéma), qu’il convient ensuite d’interpréter. En effet, les axes sur lesquels prennent place les profils ne sont pas définis avant l’AFC ; leur désignation découle de l’analyse collective. Ainsi, il apparaît qu’en Bourgogne-Franche-Comté, ce qui discrimine les groupes de population est le croisement de la situation économique, des écogestes, du type de département et du niveau de diplôme. Ces variables structurent les différents profils de citoyens, définis comme suit.

Les sept profils obtenus sont les suivants :