
Dans le prolongement de la réflexion « Université du troisième millénaire » (U3M, 1998-1999), les autorités régionales, Préfecture, Rectorat et Région, ont créé en 2000 un pôle de recherche dédié aux SHS, le pôle Homme, Temps, Territoire, qui a offert les moyens, à l'équipe chargée de préfigurer la future MSH, d'installer une structure de gestion des projets et de financer les premières acquisitions de matériel et de données numériques ainsi que le fonctionnement des actions de recherche interdisciplinaire et les premiers emplois contractuels (Contrat de Plan État-Région, 2000-2006). L'équipe scientifique a beaucoup travaillé sur la programmation de la future MSH pour obtenir la création d'un immeuble destiné à accueillir les opérations de recherche interdisciplinaire et la reconnaissance institutionnelle de la MSH des instances nationales : Réseau national des MSH, Ministère de la Recherche, CNRS.
Robert s'est totalement impliqué dans cette phase de construction du projet, aux côtés de son complice Pierre Frankhauser, notre collègue géographe, pour bâtir la programmation commune des équipes des sciences humaines : histoire, langues et littératures classiques, littérature française, langues et littératures étrangères, philosophie, associant des équipes de sciences sociales, géographie et sociologie.
Dès 1999, il conçoit et dirige avec Pierre l'action 2 Formalisation des processus d'évaluation et de décision de l'axe 1 Évaluer, modéliser, décider, agir du Programme Pluri-Formations (PPF) Ville, Cité, Territoire, destiné à préfigurer la programmation de la future MSH. En 2000, cette action rejoint le programme du Pôle de recherche régional Homme, Temps, Territoire. En 2003, il participe à la rédaction du projet de la MSH soumis aux autorités scientifiques nationales, où il assure la direction collégiale, avec Pierre, de l'axe 3 Cité réelle, cité idéale : pratiques, représentations, frontières. En 2004, il coordonne, avec Pierre et Michel Fartzoff, professeur de Lettres classiques, le pôle 2 Transmissions, métissages, novations, utopies.
Le pôle qu'il est chargé de diriger et d'animer, avec ses collègues, est un des plus exigeants en termes de pluridisciplinarité et un des plus difficiles en termes de discipline de fonctionnement. Il mobilise des équipes qui n'ont pas nécessairement la culture de la recherche collective au long cours, ni forcément l'habitude de conduire des recherches sur objectifs, non limitées à la tenue de séminaires et de colloques.
Nous n'avons pas oublié certaines discussions difficiles sur la programmation où nous tentions de lui représenter le côté irréaliste de certains projets, certes intéressants dans l'idéal, mais dépourvus de forces locales pour les porter. Depuis, nous avons appris à fédérer ou à nous associer à des équipes extérieures pour conduire des opération de recherche aux objectifs réalistes.
Robert nous a quittés pour rejoindre l'université de Paris Ouest à Nanterre, peu de temps après la création par le CNRS de l'unité mixte de service (janvier 2005). C'est un autre philosophe qui lui a succédé à la tête du pôle 2, son successeur à la tête du laboratoire qu'il avait fondé, Thierry Martin.
François Favory et Jean-Claude Daumas, anciens directeurs de la MSHE Ledoux
François Favory et Jean-Claude Daumas, anciens directeurs de la MSHE Ledoux