
La première était une SandBox, conçue en partenariat avec Damien Roy géomaticien au laboratoire Théma. Ce bac à sable surmonté d'une potence, équipée d'une caméra et d'un vidéoprojecteur reliés à un ordinateur, permet d'appréhender la topographie. Le public sculpte le sable dessinant monts et vallées par exemple ; ce paysage est analysé par l'ordinateur, qui en retour projette sur le sable les courbes de niveau et les couleurs propres aux cartes topographiques. Ce système de réalité augmentée réagit en temps réel aux mouvements du sable, offrant autant de vues topographiques que de reliefs dessinés. Le clou de l'animation, qui a suscité nombre d'exclamations, est la possibilité de faire pleuvoir : placer les mains au-dessous du bac à sable provoque une pluie virtuelle que l'on voit ruisseler sur le paysage sculpté.




La seconde animation scientifique a montré les premiers usages de la réalité virtuelle en archéologie. A l'aide d'un casque de réalité virtuelle, le public – ou le chercheur – est immergé dans un environnement en trois dimensions reconstituant par exemple le sanctuaire d'Hercule à Deneuvre (Meurthe-et-Moselle), tel que le voyaient les dévots au IVe siècle*. La personne portant le casque ne perçoit alors plus rien du cadre réel dans lequel elle se trouve, si ce n'est les manettes de commande du système. Cette technologie innovante a séduit le public de la Fête de la science. Mais au-delà de son aspect ludique, elle offre des perspectives pour les recherches archéologiques. L'immersion complète dans un environnement 3D, qui va de pair avec une sensation de présence et de perception des volumes très prégnante, ouvre de nouvelles pistes pour évaluer les hypothèses de recherche à propos du fonctionnement et de la restitution des vestiges archéologiques ainsi mobilisés. La réalité virtuelle a notamment servi à suivre l'évolution d'un chantier de fouilles à Autun* (Saône-et-Loire) en 2015. A partir de photos prises avec un drone chaque semaine, les différentes étapes de fouilles ont été enregistrées et reconstituées virtuellement permettant notamment de garder une mémoire du chantier aujourd'hui fermé et recouvert.


* Ces reconstitutions 3D ont été réalisées par Damien Vurpillot, doctorant en archéologie au laboratoire Chrono-environnement.